Format : white 12″
Limited to 500 copies (sold out). Buy digital
Rel. date : october 1998
Tracklisting
Phlegm
- Somm
- Lunarcy
- Blaum
Telemak
- Remembering
Reviews
C’est un bien joli split single blanc de deux grandes formations en devenir qui est proposé par la structure franc-comtoise Lykill records. Basée à Larnod, cette dernière nous entraîne à la découverte des premiers efforts vinyliques de Phlegm et Telemak. On se rend compte bien vite que l’on est en présence de deux groupes aux idées larges. Embarqués malgré eux dans une logique post-rock, ils vont rapidement s’éloigner des risques de répétitions inhérents au genre. C’est ainsi que Phlegm offre trois instrumentaux sublimes, Somm, Lunarcy et Blaum. A l’écoute de ces claviers millésimés, nous sommes pris dans une spirale hypnotique. Triturés, déformés, les sons de guitares conduisent à l’élévation de l’esprit. Intelligemment, les six compagnons d’aventure tracent leur propre ligne de conduite musicale. Tous les sacrifices seront faits pour lutter contre la médiocrité. D’autant que les précieuses parties de trompette jouées par Damsol permettent à la section rythmique tenue par Jérémie et Morad de s’affirmer. On est littéralement pris sous le charme. Avec sa construction très jazz, Lunarcy nous emmène dans une trance des sens.
De l’autre côté, Telemak se fait le fils d’un Ulysse 31 de l’électronique avec son titre Remembering. Mais sous ce nom se cache en fait le dénommé Fabrice, d’ordinaire guitariste de Phlegm. Le résultat, bien qu’évidemment proche, n’en garde pas mins toute son originalité. Sans rythmique aucune, le jeune homme se joue de son instrument. A coup d’effets, de réverb, de distorsion, de bandes passées à l’envers, on se retrouve dans un univers mystérieux. Aujourd’hui et sans même s’en rendre compte, Fabrice vient de poser la pierre angulaire de ce que l’on pourrait appeler la “ musique Telemaknifique ”. C’est pourquoi, sur le nouvel échiquier de la pop moderne, Telemak peut se révéler un combattant valeureux digne d’asséner le maximum d’échec et mat.
Jean Noël Dastugue, Magic! #27
C’est sur un gros label que l’on attendait le premier témoignage gravé de Phlegm. Il avaient été très vite remarqués grâce à des compositions qui dépassent de loin les clichés du post-rock. On se réjouit donc pour Lykill, label de l’association Voskhod (fanzine Kerguelen) de cette sortie. Avec une fascination pour la répétitivité, qui tient à la fois de l’exotisme, du rock progressif et de la musique rituelle, le groupe exploite le format idéal pour laisser ses idées se développer lentement, d’une manière presque mystique. Sans voix, l’instrumentation (dont la production est très soignée) entretient tout d’abord les fonctions vitales, doucement rythmiques, avant de se laisser aller par l’intermédiaire d’ambiances circulaires à des écarts mélodiques retenus, intimes et mélancoliques. Cette maîtrise des sons de cordes et de percussions, ainsi que des délicates émotions produites, en dit long sur la sagesse des musiciens.
Guitariste et fondateur de Phlegm, Fabrice Giro est aussi Telemak (voir Fear Drop #4), ouvrier sur un terrain d’expérimentation pour des vibrations profondes et quelquefois lumineuses. Et, presque malheureusement, Telemak n’a pas su ici s’éloigner assez de Phlegm ; il est revenu à des schémas de composition plus balisés. La qualité intrinsèque du morceau est indéniable, mais elle ne marque pas assez la différence (les guitares sont encore reconnaissables!). On souhaite revoir bientôt ces deux projets toujours poussés dans les retranchements de leurs styles propres.
Denis Boyer, Fear Drop #6
…Plus zen et plus fort aussi, le split vinyle Phlegm/Telemak a tout du white label techno. Que nenni : ici on vole plutôt dans les sphères cosmiques de l’expérimentation bucolique, où les boucles sont de véritables joyaux touffus et hypnotiques. Influencé par les répétitifs minimalistes américains, remarqué en première parie de Lee Ranaldo à Lyon, Phlegm (et Telemak, son guitariste) n’a rien à envier aux cochonnailles free américaines et néo-zélandaises, ces friandises si peu connues (No Neck Blues Band, Pork Queen, Gate) et pourtant si intensives. Un grand disque.
Marie-Pierre Bonniol, Rock Sound #65
Le nouveau label Lykill records a choisi la formule du split vinyl pour forger son identité. Le quatuor dijonnais Phlegm et Telemak (projet solo de Fabrice Giro guitariste de Phlegm) cohabitent pour ce premier disque. Phlegm s’engage dans un rock psychédélique aux accentuations poppysantes, dont le schéma circulaire et répétitif est de mise. Les ambiances s’enrichissent de la présence d’un clavier hypnotique “ Somm ” et d’une trompette pleurant son spleen “ Lunarcy ”. La sobriété du jeu du batteur n’ émousse en rien l’extrême intensité. A noter également la présence d’Eric Aldéa (ex Bastärd) à la production.
Quant à Telemak, le morceau présenté se révèle moins palpitant que celui très prometteur proposé sur la compilation ‘Lagrimas de miedo 4’, éditée par le fanzine Fear Drop. Elle amorce cependant une lente et belle progression, les nappes de guitares sont fluides et carillonnantes, mais l’irruption d’un clavier inopportun et vulgaire tend à gâcher l’ensemble du morceau. La volonté de bien faire et de compliquer a eu raison de l’ingénuité poétique. Au demeurant, l’ensemble du disque ne démérite pas, bien au contraire. Il accorde le baptême à une structure naissante, le label Lykill animé par de jeunes bisontins actifs et efficaces, un joli coup !
Stéphane Clerc, Peace Warriors #10
Phlegm are one of a rare breed of bands not content to cling to one formula as ’their sound’ and milk it for all its worth. They’re definitely the ones for repetition but not of the same sound : Somm has a restless harsh insistence that makes the following Lunarcy all the more surprising : its dubby bass, gently splashing drums, hypnotic drone and forlorn trumpet would weave a lulling spell were it not for the uneasy undertow lurking. The unease grows on Blaum which has the feel of a bleak futuristic arthouse movie.
Phlegm’s guitarist Fabrice also provides the ebbing feedback, steady strumming and desolate casio sounds as Telemak which brings this 12’’ to a close.
Gayle Brogan, Boa #7
Première sortie du label Lykill Records, PHLEGM / TELEMAK est un LP douze pouces partagé par deux projets d’un même monsieur, prénommé Fabrice et dont on ignore le nom de famille… Ce fameux Fabrice est un jeune guitariste qui joue en solo des incantations étranges sur la face TELEMAK (un peu à la manière du duo Fripp / Eno du magnifique « Evening Star ») et qui fait monter la sauce sur la face B en tant que membre du groupe PHLEGM… Voyez vous, ce monsieur ne cesse de multiplier les projets car en plus de PHLEGM et TELEMAK, il travaille également avec Amaury Cambuzat (guitariste-chanteur du groupe Ulan Bator) sur un CD a sortir sur le label Fario (qui est, je vous le rappelle lié à la revue magazine + CD FearDrop). Tout comme Ulan Bator, PHLEGM distille une énergie toute en retenues, arrive à tapisser leurs squelettes rythmiques de gouttes de guitares, un peu comme si ces guitares oubliaient qu’elles étaient des guitares (vous me suivez ?). Il paraît que un certain Eric (ex membre de Bastard) se serait introduit dans le groupe, et ceci explique sans doute cela… Géographiquement, les membres du groupe PHLEGM sont disséminés sur tout le territoire (Dijon, Besançon, Lacanau-Océan), mais cela n’empêche pas cette formation de jouer régulièrement. En plus de s’occuper de Lykill Records, le staff de l’association Voskhod publie régulièrement le fanzine Kerguelen (au sommaire du prochain numéro : interviews de Black Lung, Electroscope, PanaSonic, micro:mega, Stasola ..) Devant tant de productivité et une telle qualité, on ne peut que se joindre à leur démarche.
David Fenech, Art Zero
Amateurs de “ post-rock ”, vous allez être aux anges : fans de tortoise et consort, c’est sans plus tarder (l ‘édition est limitée à 500 ex.) qu’il vous commander ce 12 ”, première référence du label Lykill. Sur la face A de ce vinyle, “ Somm ” et “ Lunarcy ”, créés pour la première partie de du concert de Lee Ranaldo au Pezner, longues pièces instrumentales entêtantes au groove lancinant et hypnotisant signées Phlegm et enregistrées par Eric Aldéa, ex-Bästard. Sur la face B, un titre de Phlegm, “ Blaum ”, un autre de telemak, “ Remembering ”, plus sombre et méditatif. D’un côté Phlegm évoque, en vrac et par bribes, Ulan Bator, Bästard, Sister Iodine, Sonic Youth comme des réminiscences de Bill Dixon à la trompette, de l’autre, avec Telemak, ce serait plutôt Tony Conrad (…) A découvrir.
Philippe Robert, IMPROJAZZ 54
Wer glaubt, Fat Cat wären mit ihren Bands alleine, der irrt komplett. Selbst in einer so komplett unbekannten Stadt Frankreichs wie Larnod gibt es ein Label, auf dem die Kunst der minimalen Drones der Post Seefeel Era immer noch gepflegt wird, und das zurecht. Sehr ruhige gewaltige Tracks komplett Liveeingespielt, die sich um eine zentrale Sequenz drehen, aus der heraus langsam immer drängender klar wird, daß nichts zählt außer der Konzentration. Zwischen sehr ambient, dronig, auf einem Track sogar richtig Postrock und auf einem eher mystisch jazzig Downtempo artig entfalten Phlegm ein Phlegma das man durchaus verstehen kann, und wenn man Livemusiksounds mag auch durchaus spannend finden muß.
De:bug